A moins d’être déjà bien informé, ce n’est pas toujours simple. Où aller ? Vers où se diriger ? Va-t-on pouvoir se sustenter sur place ? Y a-t-il des commodités, et du transport au cas où ? Pas facile !
Dès notre arrivée au Népal, le ton était donné, avec le gentillesse et la sympathie, le tourisme a bien ses marques et outre les éternels sauts à l’élastique et rafting, la moindre échoppe propose de vous guider pour une marche allant de 2 à 15 jours dans la montagne.
Les tarifs oscillent globalement entre 15 et 25€ (oui là ils vous parlent en Euros) par jour et par personne. Souvent ce sera sans l’hébergement. Sans vouloir polémiquer sur le principe de payer pour aller marcher, avouons que ça sent quand-même la machine à touriste à plein nez.
Bon, on vous proposera bien aussi le porteur, de 5 à 11€ de plus par jour et par personne (là, à la limite les tarifs sont compréhensibles) encore que certain diront qu’aller faire du trek, c’est aussi faire son sac intelligemment, puis assumer de le porter.
Partir en autonome, un principe peu encouragé
Il y a en effet des règles à respecter avec des zones qu’il faut absolument passer avec un guide officiel, il y a aussi l’entrée de certains parcs naturels dont il faut s’acquitter et cela se fait auprès d’agences de tourisme, qui alors ne manqueront pas de vous vendre le package complet (entrées + guide + porteur) en arguant la complexité du tracé.
En outre, pour les gros marcheurs, tout ce qui est ascension de sommets d’altitude et traversée de zones à risques, évidemment, l’accompagnement est plus que conseillé.
Mais pour ce qui est d’aller en solo marcher dans la région sans équipement, à moins d’être déjà bien informé, ce n’est pas toujours simple. Où aller ? Vers où se diriger ? Vais-je pouvoir me sustenter sur place ? Y a-t-il des commodités, et du transport au cas où ? Pas facile !
Par hasard, et en se fiant à des personnes qui nous ont gentiment fait part d’indications nous avons un trek qui se fait dans la journée, à vous proposer, et un autre facile sur une durée de 3 jours ne nécessitant pas d’équipements spéciaux (certes physique, mais de niveau facile).
En séjour au Népal, l’envie d’aller voir le grand lac Phewa de Pokhara, va certainement vous effleurer. Ça tombe bien, c’est de là qu’il faut partir. Pour nous c’était en fin mars. Donc l’avant-saison d’été.
Belle ballade sur sentier, qui nous fait passer dans des hameaux très peu fréquentés avec une vue continue sur le lac Phewa.
Le sentier est bien défini, on passe aussi par des zones cultivées en terrasse, puis on rejoint la route pour les dernières 45 minutes.
Au sommet, un passage de 150Rs (1,4€) est à envisager à l’approche. Une plateforme sert de belvédère, avec une vue à 360° au centre de la chaîne de montagne qui entoure la vallée.
Le soleil se lève et place au spectacle
l’expérience ne s’arrête pas là
Il est possible ensuite de prendre un petit déjeuner ou une collation à une des terrasses avec vue, dans le juste au pied du belvédère ou plus bas dans le village.
Plus on s’éloigne de ce dernier, moins c’est touristique.
ALTERNATIVE :
Pour éviter de partir à l’aventure à 1h du matin, dans le noir, sur des sentiers inconnus, il est possible de prendre un Taxi pour l’aller et de faire tout de même le retour à pied. Le taxi doit être commandé la veille en direct (sans passer par un intermédiaire), le prix est de 1000Rs (9€).
Une option qui nous a semblé faisable : monter de jour et passer 1 nuit sur place, chez l’habitant ou dans une petite guesthouse.
Etape 1 : Dulikhel
Si l’envie vous prend de passer une nuit à un monastère en altitude et éventuellement d’assister à une prière du soir pour ensuite prendre le repas avec les moines, tout ça entre ballades champêtres et découverte de l’arrière pays, ce petit trek est pour vous.
Si vous partez de Katmandou, il faut d’abord se rendre à la gare routière qui vous permettra de vous rendre à Dulikhel (धुलिखेल). Le trajet revient à 55Rs/personne (0,5€) et dure 1h15.
Vous pouvez arriver en fin de matinée et trouver où loger. Il y a pas mal d’offre avec des hôtels de luxe approximatif qui se construisent peu à peu. Pour la rusticité, le contact avec l’esprit local et l’extrême sympathie de cette famille népalaise, nous conseillons le Nawaranga guesthouse.
Parfois oublié des guides. Demandez à choisir la chambre, il y en a des plus ou moins humides. Mais elles sont propres et les lits sont fermes.
Il y a la wifi, en version végé nous nous sommes régalés de la soupe et du banana pancake.
Le vieil homme a perdu toute sa famille pendant les guerres civiles, mais reste incroyablement confiant en La Vie et fort de positivité ! Il parle avec gravité, mais sans tristesse ni regret.
Son auberge est aussi une galerie d’art, sa jeune nièce a un anglais parfait et est très ouverte à la discussion sur le pays et sa situation.
Vous pouvez choisir de visiter Dulikhel et sa vielle ville.
Les ruelles sont vivantes, on y fait le rencontre de belles personnes au mode de vie simple et doux...
Pas loin des cultures aussi diverses que variées (blé, pomme de terre, etc)
Dans l’après-midi, il est possible d’aller en 45 minutes de marche au (Bhagwati) Kali Temple pour le coucher de soleil.
Un long escalier mène à une grande terrasse sacrée, avec vue sur les sommets de l’Himalaya.
Etape 2 : Direction Shanti Ban puis le monastère de Namo Buddha
Quitter Dulikhel en milieu de matinée est suffisant. Suivre la direction de Shanti Ban Stupa (ne pas hésiter à se renseigner auprès des gens pour la route) afin de voir le grand Buddha entièrement doré à la feuille d’or et dominant un fantastique point de vue. A 40 minutes de la ville.
On passe de monts en monts, empruntant des routes majoritairement gravillonnées et peu fréquentées par les véhicules.
La direction est régulièrement indiquée.
On passe par des villages et l’interaction est facile avec les gens. On peut trouver à grignoter léger sur le chemin.
On est presque arrivé une fois qu’on atteint le village de Namo Buddha, qui s’organise autour d’une grande place centrale avec une stupa blanche et lieu de prière entourée de commerces.
Une fois au village la fin du chemin se gère en empruntant un grand escalier (en cours de construction en mars 2015).
Le monastère est à la pointe culminante du mont.
Tout en ce lieu récompensera votre marche. La tranquillité, l’architecture soignée, les frises picturales finement peintes, les jolies sculptures, la vue à perte de collines, les moines imperturbables, bref l’ensemble et son harmonie.
Si vous avez la chance d’arriver avant 17h, peut-être que vous pourrez assister à la prière du soir, qui nécessite qu’on s’asseye séparément, au fond de la grande salle sacrée. Pénétrer cette salle est déjà impressionnant en soi. Mais impossible de dire si nous avons eu de la chance ou si cela se fait habituellement. Cela s’est présenté à nous naturellement. On ôte ses chaussures avant d’emprunter les marches qui mènent à la grande salle où la prise de vue est interdite.
Photo du mur de la réception
Et là pendant 1h, on se laisse prendre par les chants bouddhiques, les gongs et les dungchens (littéralement : "trompettes du dharma").
Il nous a été possible de manger au réfectoire, de même en s’asseyant dans la section "invités". Là on mange une nourriture à base de riz, un peu fade, mais très réconfortante (naturellement, végétarienne).
On peut réserver une nuit à 800Rs/pers (7,5€) directement au monastère. Sans ça, en sortant du de l’édifice, un peu plus bas de l’enceinte il y a un genre d’auberge/boutique qui nous a fait payer la nuit 1300 Rs pour 3 (un lit double + un lit simple).
Dernière étape : direction Panauti
La dernière étape est en redescente tranquille et dure 3 à 4h également. On traverse de nombreux hameaux et on peut rencontrer les habitants qui n’hésitent pas à venir à votre rencontre.
Les habitants sont sur les terrasses de leur habitation. Des femmes trient du riz, des hommes tressent des roseaux, etc.
Quand on est fatigué, il suffit de saluer et de venir s’asseoir avec un sourire auprès d’eux. Et là on peut partager un silence complice et repartir 10 minutes plus tard après un simple signe de tête.
Dès fois on va vous proposer un verre d’eau ou autre !
Panauti (पनौती) est une ville de près de 30 000 habitants aux allures de grand village. Cette cité trouve ses origines entre 1200 et 1300 avant JC. Une impression d’intemporalité habite les lieux. Des constructions séculaires en brique habillent le dédalle de rues ou les temples bouddhistes et hindous occupent les places centrales.
C’est sa situation qui conféra à cet endroit un véritable attrait à l’origine. Protégée par les montagnes, Panauti est au cœur d’une vallée fertile et irriguée par 2 rivières majeures : la Rosi and la Punyamati. Il est dit qu’une troisième rivière Lilawati, visible seulement par les intellectuels forme une trinité confluente du nom de Trivadi. Ce qui conféra à l’endroit un dessein sacral.
En arrivant, on devine bien le l’ingéniosité et le modernisme d’antan, témoins de l’aura sacrée et l’identité dont cette cité s’est parée dans les temps passées. Aujourd’hui, c’est une l’impression d’une ambiance de village qui règne avec beaucoup d’endroits fantômes, mais riche en architecture.
Trouver la gare routière est un jeu d’enfant. Il suffit de suivre la direction des signes d’effervescence dans la ville, très vite on se retrouve au cœur battant, nerf central avec commerces et transports.
Le retour vers Katmandou par bus coûte 60Rs/personne, dans le cas d’un express direct.
Conclusion : Pour nous ce fut les deux expériences les plus mémorables ! Bon ok, il y avait aussi les moments passé en cuisine dans un restau de Katmandou … comme le rendez-vous à 5h du mat’ avec un marchand de beignets pour découvrir la streetfood (A venir sur TATUP)…
Oui, c’est vrai que dans l’ensemble le Népal a été pour nous un excellent souvenir au global. C’est la première fois qu’on arrivait sans aucun plan et qu’en restant simplement ouvert aux opportunités, on trouvait tout !
Et pour ce qui est du trek de Dulikhel à Panauti, c’est accompagné de l’apaisante présence d’Asaf, ami auquel nous nous sommes liés à l’auberge Nawaranga. Moitié israélien, moitié polonais il est prof de yoga.
Cette belle rencontre a marqué d’autant plus la fin de notre voyage d’une belle note.
Bien que ce reportage soit étoffé en photos, celles-ci ne rendent en rien justice à l’expérience vécue tant elle fut riche !
Restez connectés, on vous parle bientôt de streetfood et spécialités népalaises !