Aaah cette semoule bourrative, un peu collante et son parfum si particulier ! On la goûte en faisant la grimace, peu convaincus. Surtout quand on vous raconte que c’est potentiellement toxique ! Puis une fois rassurés, on en redemande volontiers !
Il est impossible de venir en Côte d’Ivoire et ne pas manger Attiéké !
Alors « Attiéké, c’est quoi même ? » (Autrement-dit « Qu’est-ce que l’Attiéké ? »)
Attiéké signifierait « la part gardée pour le chef de famille ou le chef de village, pour le repas suivant le départ des invités ».
C’est aujourd’hui l’accompagnement favori et de résistance de tous les plats ivoiriens et c’est 100% local.
Le procédé de fabrication est très pointu et c’est le manioc qui sert d’ingrédient absolu.
Celui-ci est épluché et coupé en morceaux avant d’être acheminé à des coopératives de fabrication de l’Attiéké.
Extrait des emballages, il va passer en broyeuse manuelle ou mécanisée.
Il faut aider les machines
Cela donne une purée à laquelle on incorpore une certaine quantité de pâte de manioc plus ancienne et fermentée.
Le mélange obtenu est laissé en fermentation à son tour, à température ambiante, 2 jours durant.
Ce procédé de fermentation est similaire au principe du levain dans le pain, au détail près qu’il est indispensable pour éliminer la plupart de l’acide cyanhydrique (molécule toxique), présente dans le manioc naturellement.
Suite à quoi on essore la pâte qui tamisée puis séchée et vannée, va avoir un aspect de semoule.
C’est cuite à la vapeur, que cette semoule acquiert sa texture moelleuse et légèrement collante. Empaquetée après cuisson, elle est vendue en boules (portion de 300g à peu près = une personne affamée) entre 100 Francs CFA (o,15€) dans la rue et 500 Francs CFA (o,75 €) dans les maquis (snacks et restaurants locaux).
Le goût acide s’apprécie bien avec une sauce graines (base de graines de palme), une sauce mafé (arachide) ou la simple sauce tomates-oignons avec laquelle elle est toujours servie.
Voilà, chers lecteurs ! Attiéké, c’est ça même !