Pali est une petite ville industrielle du Rajahstan, hors des sentiers battus. C’est pourtant là qu’on en a pris plein les yeux !
Pour la petite histoire, c’est en effectuant mes recherches pour l’article que je découvre que des géologues estimeraient les origines du plateau de Pali à la pré-histoire. Il semblerait que ce fut à l’époque Védique (Entre 1500 et 500 av JC) un lieu de méditation et de prière, avant de devenir une importante zone marchande vers le XIème siècle. Aujourd’hui, Pali semble bien loin de ce passé incroyable. C’est un lieu qui paraît vide, malgré le nombre d’habitations, avec seulement les sourires sur les visages et un soleil de plomb.
En se baladant dans les ruelles, on se fait repérer. Les touristes ne font pas légion par ici. l’interaction est d’autant plus animée !
Delphine passe du temps avec cette dame, habillée d’un saree, et portant des choodas (bracelets) indiquant qu’elle est mariée.
Nous suivons le cap des cheminées, que nous distinguons au loin, pour nous rapprocher du quartier qui nous intéresse. C’est le quartier industriel de production de tissus pour sarees et turbans.
Derrière les premiers murs nous pouvons observer les immenses étendages de tissus tout juste imprimés.
Après quelques refus de la part de gardiens d’entreprises de grande taille, nous finissons par trouver des petits ateliers où on nous laissent entrer.
Le contraste entre les couleurs que l’on voit de l’extérieur et la chaufferie -à l’entrée- est saisissant. Ça donne envie d’aller voir !
Le processus d’application des couleurs est le même que pour les pagnes africains évoqués dans notre article précédent sur le sujet
Là, on découvre le laboratoire en plein air et la logistique « pointue » pour faire les mélanges chimiques
On pénètre dans l’atelier de coloration
Les EPI (Équipements Personnels de Protection) se résument à un tablier...
...ou un longi (jupe masculine)
Les rubans de tissus faisant parfois 50 m sont mis à sécher une première fois sur des étendages en bambous hauts de 8 à 10m !
Delphine a eu la chance de monter dans les parties supposées interdites d’accès. Ce sont les filles qui sont venues la chercher !
Avec agilité, les plus jeunes se baladent sur les tubes de bambous, d’où ils peuvent tout observer
Le séchage dure quelque heures selon la météo
...après quoi, les femmes entreprennent de plier ces tissus
Sur les tissus colorés sont ensuite appliqués des motifs à répétition grâce à une impression au rouleau. Le procédé majoritairement utilisé dans cette fabrique est celui de l’impression directe
Dans une autre fabrique à côté...
...on avait vu de l’impression à réserve :
C’est quand on applique sur le tissu des produits qui empêchent ensuite la teinture de s’y fixer (ici, la cire = wax)
Dans les deux cas un deuxième séchage est nécessaire.
Difficile de croire que des machines au look si austère puissent produire des motifs si chatoyants !