Notre arrivée en Inde s’est faite à Mumbai, justement au moment où le festival d’arts plein air de Kala Ghoda se déroulait.
Récit de ces 3 brèves et intenses journées sur place, au hasard de nos ballades. (mi-février 2015)
Mumbai aurait comme source éthymologique "Maman". En Marathi, une des 860 langues de l’Inde, Mumba signifie « déesse » et Aai, « Mère »
Une petite recherche permet de se rendre compte assez rapidement de l’ampleur de cette mégalopole portuaire ! Mumbai est la capitale de l’Etat indien du Maharashtra. C’est surtout la ville la plus peuplée d’Inde et même la 9e la plus peuplée au monde !
Il est estimé (2011) que la ville compte plus de 12 millions d’habitants, et avec son agglomération, on approche des 18 millions !
En résumé, "ça bouge" à Mumbai !
Pour ceux que ça intéresse, c’est la ville nationale du cinéma, un genre de Los Angeles indien. Bollywood, comme on l’appelle, est l’industrie la plus importante au monde, en nombre de films tournés.
En témoigne cet hommage à Dadasaheb Phalke 1870-1944), père du cinéma indien. Ce mural, peint lors du Street Art Festival de Mumbai en Décembre 2014, représente la peinture la plus grande du pays. (Et j’apprends ceci maintenant, alors-même que je suis en train de rédiger l’article !)
Cela-dit, nous ne voulions pas nous éterniser dans l’immensité (comprendre « l’immense-cité »), car l’hébergement y est globalement cher et que la suite de notre transit à Mumbai devait nous permettre de rallier, au plus vite, la ville de Jodhpur, par voie terrestre, soit à environs 981,5 km plus au Nord.
Rajendrakumar, un Couchsurfeur nous avait proposé l’hébergement, mais ses fonctions professionnelles ne lui ont pas permis de se dégager du temps pour nous recevoir ... ou même pour nous rencontrer ! Ce gentleman nous a quand même réservé une chambre très correcte, à ses frais, dans le quartier de Gathkopar. Ok ça n’vous dit rien, mais c’est proche de l’aéroport, donc pratique pour nous à l’arrivée. Il y a le métro juste à côté.
Ce bienfaiteur, dont nous ne connaîtrons que la voix, n’a jamais cessé de nous contacter pour nous donner des conseils et savoir si tout se passait bien !
Gathkopar n’est pas la partie la plus belle de Mumbai, mais heureusement nous avons été nous aventurer un peu du côté de Juhu beach by night.
Il y a là-bas un superbe petit café-restaurant nommé gentiment le Prithvi Café. C’est aussi une scène de théâtre, petite mais internationale et très fréquentée : à l’affiche de régulières perles du théâtre européen, notamment français et italien. Beaucoup de pièces indiennes y sont jouées en anglais (Mettre des sous-titres est toujours compliqué au théatre !).
Le restaurant est en plein air, on y mange très bien, ce qui n’enlève rien à l’ambiance de ce lieu.
On apprendra plus tard que le Prithvi Café est majoritairement fréquenté par les étudiants, les jeunes cadres et les touristes indiens de passage dans la ville Mère. Le quartier de Juhu est aussi un haut lieu d’une discrète Jet Set.
On parle souvent de Tuktuks, oui ! En l’occurrence, cela pourra vous être utile si vous devez traverser Mumbai, un de ces 4 matins.
En Inde on dit très peu Namasté (Bonjour) quand il s’agît d’un échange commercial. On ne dit presque jamais « merci » aussi. Le « s’il vous plaît » est absent. D’ailleurs, le mot « merci » n’est pas supposé exister, à proprement dit.
Ce n’est pas une question de manque de politesse, c’est que les règles sont dictées par des traditions ancrées dans la société indienne. Ces dernières sont des guides qui rendent l’aspect verbal superflu. Les Indiens ont une intuition innée pour ressentir les gestes et les attitudes.
Alors si vous abordez un chauffeur de Tuktuk avec un Namaste, puis en demandant s’il peut vous déposer à Juhu, il va certes vous sourire et être plus qu’aimable, mais il va surtout entamer la conversation pour enfin vous demander 4 fois le prix de la course. Rien ne sert de demander qu’il mette le meter (compteur) en route, il vous expliquera combien c’est inutile, et prétendra même que personne ne l’utilise .
Alors comment faire ? La règle d’or, c’est de ne pas prendre un air trop concerné et poser, sans aucune autre fioriture, une interrogation simple mais ferme : « Juhu ? »
Si c’est dans son humeur, le chauffeur va incliner la tête vers la droite (signe de monter) et va allumer son engin. Normalement -pour Mumbai- il va mettre son compteur en route. S’il ne le fait pas il suffit de dire « meter ».
A l’approche de la destination, il va sûrement poser une question que, naturellement, vous ne saisissez pas. Donnez alors des indications plus précises « Saint Joseph church, Prithvi Café ».
Une fois à destination, un petit pourboire peut être donné en quittant l’engin. Il sera nettement plus apprécié que le plus beau de vos sourires.
C’est dans les quartiers historiques que l’exposition a lieu chaque année. On peut y découvrir l’architecture typée gothique victorienne (témoin encore de l’époque britannique), habilement fusionnée au style indo-moghole.
En parfait exemple la Railway Headquarter Office
La Gateway of India
Les toits du Maharashtra Police Headquaters
Le Kala Ghoda Arts Festival est l’une des plus importants évènements annuels multi-culturels d’Inde. C’est en Février qu’il se déroule. Accessible gratuitement au public, il réunit 400 démonstrations d’arts, sur 9 journées en plein air.
Le plus intéressant est de se perdre dans la foule des jeunes étudiants indiens, de se délecter des couleurs, ou des senteurs d’épices et d’encens.
Art typographique qui ne manqua pas d’intéresser Delphine
Et pour le plaisir de Nirvân, sur les étals de streetfood du festival, ces pani puri, sur lesquels on ne manquera pas de revenir, dans un article dédié !
Ces quelque jours devaient nous permettre de nous acheter une carte SIM, dont l’obtention nécessite 24h minimum.
Et nous voulions réserver notre voyage en train pour Jodhpur ! On le saura ensuite, il faut passer par des agences de voyage, quitte à payer 50 Roupies (moins d’ 1€) de plus, sinon c’est la croix et la bannière en tant qu’étranger.
C’est donc en sleeper bus (une découverte du moment) que nous avons fait le trajet finalement. Hyper-intéressant en tous cas !
On a droit a des pauses toutes les 3 heures, pour manger, pipi et autres besoins vitaux.
Rendez-vous au prochain article pour découvrir Jodhpur, connue pour être la cité bleue du Rajahstan.