On s’est retrouvés au Népal un peu par hasard, suite à de multiples rencontres avec des voyageurs ou des Népalais établis en Inde nous ayant conseillé cette destination. Brefs récits de notre trop court séjour en mars 2015.
Pour se le redire, l’Inde avait été pour nous une sorte de voyage initiatique « entre le bonheur d’un songe et la force d’une claque » les sens perpétuellement chahutés à l’extrême. Notre séjour à Rishikesh nous avait déjà apporté un certain apaisement, apaisement vite balayé par quelque jours à Delhi...
...et nous voilà en train d’envisager Katmandou.
Certes, au prime abord, Katmandou ne présage pas de la tranquillité et la douceur de vivre qu’on attribue au Népal. Pour autant, l’immersion adoucit cette impression.
A 5 minutes à pied de l’aéroport, on trouvait un arrêt de bus, qui nous permettait de rallier pour 105Rs (1€) le centre de Thamel, notre point de chute improvisé. En cours de route il nous fallait prendre une correspondance et déjà on n’était plus du tout sûrs de nous, essayant tant bien que mal de s’accorder à notre sort fatal jusqu’à ce que des passants nous indiquent où attendre le minibus suivant, allant jusqu’à faire signe au bolide concerné pour qu’il freine sa lancée et nous prenne.
A peine le temps de remercier, nous voilà dans un convoi scolaire de jeunes filles en uniforme de lycée, occupée à une discussion taquine avec le receveur du minibus (apparemment du même âge). Rigolade franche du receveur et insolence gentille des filles nous ont donné le ton. Au Népal, le rire et le sourire sont importants !
Nous voilà débarqués à moins de 1km du fameux quartier de Thamel. Très animé, on y trouve tous les types de gastronomie occidentale et orientale, revisités façon produit frais autant qu’en version malbouffe dans des échoppes type supermarchés.
Le ciel est parsemé d’innombrables lignes électriques tandis que les trottoirs en mouchoirs de poche sont bardés de magasins d’objets touristico-artistiques inspirés de la culture spirituelle locale.
On est interpellés par le nombre de magasins (officiels ?) d’équipements de montagne avec toutes les marques phares et des doudounes à des prix légèrement avantageux par rapport à ceux qu’on connaît en Europe.
La zone reste pas mal piétonne (tant qu’on ne vous klaxonne pas dans le dos tandis que vous marchez) et se quadrille d’une multitudes d’auberges touristiques et de petits hôtels des plus anciens aux plus récents.
Après avoir marché 2h pour en visiter une dizaine, c’est le Souvenir Guest House qui a fait notre petit bonheur (6€/nuit). Comme dans un petit labyrinthe, on passe d’un étage à un autre, d’un couloir à une terrasse aux allures de jungle tropicale, et de la terrasse à un petit corridor.
La chambre est au bout, elle est en L, il y a de la moquette propre, deux petits lits séparés et deux énormes fenêtres.
C’est cosy et la douche et toilette collectifs sont juste à côté.
Il y a encore un accès pour aller sur le toit où une autre petite jungle improvisée est aménagée. C’est là qu’il y a les étendages, on est à 8m de haut par rapport à la route et on voit la multitude de petits bâtiments de cette hauteur à Thamel.
Lors de nos quelque jours à Dehli avant le Népal, on n’était pas sortis de la chambre tant nous avions été malades, et ce depuis 2 semaines avec une grippe foudroyante dont on n’arrivait pas à se débarrasser. Sortis d’affaires on avait pris la direction du Népal, sans penser à la rechute. Rechute qui nous attendait au moment de détente embrassé à Thamel. Heureusement notre chambre était à côté des toilettes !
Place à nouveau à notre trio d’automédication : repos, jeûne et patience…
On avait choisi 15 jours. Donc 15 jours de Visa (moins 3 pour être malade et 1 pour guérir)…nous voilâmes fins-prêts pour découvrir le pays.
C’est d’abord avec une cure de momos végés que nous avons commencé la découverte par la gastronomie
Nous découvrions à quel point le service et le souci de la tâche bien réalisée (hors commerces purement touristiques), peuvent bercer le visiteur sensible au détail, le confortant dans un apaisement permettant de privilégier le contact humain. Cet "éveil" constaté trouve sûrement ses fondements dans la spiritualité et philosophie bouddhiste.
…et plus précisément à un restau reconnu en la matière, le Gillinche restaurant tenu par un tibétain népalais. La gentillesse de l’équipe a permis à Delphine d’être souvent servie d’un verre bouillant de décoction de gingembre frais au miel d’alpage (offert par la direction, pour sa bonne guérison).
Parlant pâte et cuisine nous nous sommes liés d’amitié avec les gérants et les chefs du Gillingche.
J’ai pu apprendre en cuisines à préparer les momos et le lendemain on faisait de la recherche et développement tous ensemble pour mettre au point une recette de sweet momos.
Aussi, aguichés par les possibilités de trekking, nous avons longuement envisagé d’aller découvrir certaines contrées de l’Himalaya et de l’Annapurna avant de déchanter devant l’industrie que c’est devenu.
Propositions de trekking à 20€/jour/personne sans les nuitées et sans repas
C’est un peu au petit bonheur la chance que nous avons choisi d’aller à Pokhara, gardant nos aspirations pour plus tard.
Vallée imposante idéalement placée historiquement sur la route du commerce de la Chine et du Népal, elle abrite le lac Phewa, aux berges paisibles, idéales pour la ballade. Quelque endroits sont hyper touristiques. Mais la zone du lac est avant tout très tranquille. Le quartier est un peu résidentiel et calme.
Les petits snacks permettent de manger à deux pour 1 ou 2€... des restaus pour 5 à 7€.
L’hôtel, tout neuf, fut extrêmement abordable avec tout le confort moderne. Le gérant nous racontait qu’il allait faire construire une grande tour en plus dans le petit carré de jardin de son modeste établissement, pour accueillir les cars de touristes chinois sous peu, le nouveau tourisme de masse...
A en voir les maisons alentours, il n’était pas le seul à avoir cette idée, à vrai dire !
De notre côté, toujours avec l’idée en tête d’aller à la montagne, nous avons difficilement pu être renseignés par les locaux. Même nos chers amis du Gillingche, qui eux-mêmes maintenant revendiquent, du fait de leur salaire gagné à la ville, la possibilité de se payer un guide et ne comprenant pas notre réticence à vouloir passer par une agence de tourisme "tout simplement".
Alors,finalement nous avons pu trouver à rallier par nous-mêmes Sarangkot.
C’est un village duquel on peut observer l’émouvant levé de soleil sur les sommets de l’Annapurna...
...juste avant de quitter la ville en direction de Lumbini (8h de bus).
A défaut de voir des yacks, on a pu manger du fromage artisanal de yach (pas simple à trouver nous a-t-on dit et élevé en semi liberté !), plutôt fameux, on aurait dit un Gouda plus fort et plus onctueux en bouche !
De son nom moderne Rummindei, ce village est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et reconnu archéologiquement comme spirituellement pour avoir abrité le lieu de naissance de Siddhartha Gautama, le Buddha ! Rien que ça ! Bouddha c’est récent en même temps ( -480 av. J-C), alors ’y a consensus scientifique sur le lieu.
Sa situation à la limite de la frontière indienne s’accompagne forcément du phénomène.
Là, on perd pieds, en se retrouvant à nouveau dans un tumulte palpable, condensé indien d’un tourisme de passage sans cesse renouvelé. Le village est aux abords du parc naturel de सगरमाथा (Sagarmantha = « Everest » en Newari), ce qui fait de lui un lieu une usine à touristes aux consonances Indiennes.
La propreté des chambres est à nouveau aléatoire, des tarifs variables selon la tête du client ternissent le tableau.
On a quand même partagé un intéressant moment avec le serveur népalais d’une guinguette qui a insisté pour nous payer une bière, après que je l’ai invité à s’asseoir avec nous à table pour discuter un peu. Faut pas jouer à ça, car nous voilà repartis, à payer notre tournée et le serveur qui se fait remonter les bretelles, tout joyeux, par son patron ensuite !
En louant un vélo pour deux on a pu partir sous le soleil de plomb visiter quelque uns de la vingtaine de temples et lieux sacrés que compte la zone templière.
On a fuit Lumbini avant même de devoir y passer une deuxième nuit. Direction Katmandu et notre chouette chambre au souvenir guest house de Thamel !
Il ne nous restait plus que 4 jours pour découvrir une dernière part du pays, alors il fallait qu’on mette en place une stratégie !
Après 10h de voyage en bus de nuit, avec un gros chinois, sympathique mais gros quand même, qui somnole bruyamment, s’affaissant de son soul et s’allongeant littéralement sur vous dans son sommeil, (oui on était à 6 sur la banquette arrière, sensée supporter 5 personnes !!).
Une fois à Katmandou nous avons revu Tony Tonitorfer, un compain normand, talentueux illustrateur, graphiste, peintre et sculpteur rencontré à l’aéroport à l’arrivée.
Il nous a alors conseillé un magnifique trek de 3 jour. L’expérience parfaite, à notre rythme, à notre budget et dans un concentré 100% de découverte locale ! (Partie justement à suivre dans notre guide de mini treks à faire en Autonome au Népal).
Pour nous le Népal fut intensément bref, et cette dernière virée n’y fut pas étrangère, mais on s’est fait plaisir jusqu’au bout et on a fait de très belles rencontres très touchantes. A découvrir bientôt ! Affaire à suivre sur Tatup.