C’est la retraite spirituelle des Beatles qui a rendu la ville de Rishikesh connue. Ils y auraient composé l’album blanc en 1968.
Rétrospective de TATUP en mars 2015.
Les ghâts sont les marches construites sur les abords et sur les rives des plans d’eau en Inde.
Nous sommes restés deux semaines à Rishikesh, dans ce quartier un peu touristique peuplé de hippies-masala, comme on aime à les appeler, jeunes backpackers européens en chandail blanc et sarouel, marchant pieds-nus, tapis de yoga sous le bras. Nous avons cherché un cours de yoga, mais difficile de faire différence entre les centaines d’enseignes, ashram et retraites en tout genre. Allant du yogi européen facturant en dollars jusqu’à la retraite sur donation obligatoire à 900Rs/jour.
Les lieux sont aussi touristiques que sacrés !
Nous, on a fait une retraite de burgers végés et de viennoiseries ! Sérieusement, il y a plein de petits restaurants tenus par des népalais, qui s’arrachent la clientèle. Notre établissement préféré était un petit plein air caché en contrebas de la rue, en bordure du Gange.
La génération hippie des années 70 a laissé un important héritage de savoir faire en matière de nourriture "saine et équilibrée", dans leur version végétarienne. En effet, haut lieu sacré hindou, la ville ne tolère en théorie ni vente d’alcool, ni viande ou poisson.
Dans un autre quartier, à 20 minutes de marche de Laxman Juhla, il y a avait ces prières du soir auxquelles nous aimions nous rendre.
Ce sont des Kirtan. Autrement dit, des chants, accompagnés de rituels avec le feu et l’eau. Le rythme est entraînant et la musique accélère de plus en plus afin de faire monter une allégresse palpable, un esprit de fête, duquel tout un chacun peut sortir relax’ !
Pour entrer dans les lieux de cultes en Inde, on enlève les chaussures. Ce qui nous connecte déjà pas mal à l’ambiance.
Cette fois on avait de la chance car Snatam Kaur, chanteuse compositrice américaine et militante pour la paix y était. Depuis 30 ans elle chante interprète en hindi des Kirtans, tout en menant une vie de disciple sikh (un pan de la religion hindoue). Elle adapte les sonorités traditionnelles en mélodies contemporaines réveillant chez tout un chacun une sensation d’apaisement.
C’est un peu la lady gaga des yogi, avec une voix et des mélodies qui transcendent les croyances.
A la fin la foule se presse pour toucher la lampe à huile, symbole véhiculant la lumière divine lors du chant de Om bhur bhuvah svaha , le plus connu des mantras chanté.
Tout ça est assez vibrant pour nous laisser embrasser une sensation de calme. C’est donc le moment de rentrer.
Il est dit dans certains guides touristiques qu’il faut se méfier dans les endroits touristiques, des vols de chaussures !
Et il fallut l’expérimenter pour le croire ! D’autant que j’avais déjà fait la démarche de me protéger de "ce mauvais sort".
Ayant atteint les deux objectifs principaux de notre voyage en Inde qui étaient de participer à un cours photo avec le photographe Thierry Chantegret, et de verser les cendres de ma maman aux sources du Gange, c’était la première fois qu’on se retrouvait sans impératifs immédiats. Ah si ! Il restait à visiter le Taj Mahal !
La rencontre avec les Népalais et leur spécialités nous donnaient de plus en plus envie d’ ajouter le Néhttp://tatup.fr/spip.php?page=gis&a...pal à nos destination.
Le fait que je me sois littéralement retrouvé pieds nus m’a donné l’occasion de remettre en question ce qu’on considère étant sûr et pris pour acquis.
Ce fut l’occasion de s’ouvrir un peu et de faire la rencontre de notre futur ami André-Marc, soigneur suisse au discours d’aplomb, qu’on a revu en Nouvelle Zélande récemment.
Puis de se retrouver en compagnie d’un Sâdhu avec qui nous sommes partis en ballade sous le principe de la confiance mutuelle, car si déjà la rencontre avec lui semblait improbable (il a foncé sur moi, m’a touché la joue), l’impossibilité totale de communiquer y compris pour se donner rendez-vous ont pu être surmontés je ne sais plus comment. Nous sommes partis avec lui une matinée pour une marche silencieuse de 4 heures.
Notre Sâdhu ne se laisse pas démonter par les chemins de trekkings et les touristes en équipements de montagne, lui il est en crocs et tout va bien.
Il nous a montré comment il vivait (c’est à dire : de rien), et chose surprenante, il ne nous a jamais rien demandé contrairement à tous les autres qu’on a rencontrés avant et après. Malheureusement ensuite on ne l’a plus revu !
Sur la route longeant le Gange on rencontre de beaux singes en liberté, beaucoup plus doux et sans l’agressivité qu’on connaît à ceux des villes indiennes.
C’est ensuite avec Luis, Français bas alpin dévot de Krishna depuis 30ans qui vient en Inde tous les ans que nous sommes retournés dans le coin mais pour tenter d’aller visiter un village reculé, et c’est grâce à lui que nous aurons pu visiter la ville reconnue comme étant la cité de la divinité Krishna.
A une heure de marche de la cascade, il y a ce village déserté par les jeunes qui ne veulent plus cultiver et vont préparer leur master en intelligence artificielle à la ville. L’accueil est incroyable, on se voit offrir le tchaï et des biscuits. On aurait eu droit au repas, mais on ne voulait pas abuser.
Les rencontres sont limitées en échange verbal mais riches en regards, sourires et gestes amicaux.
Des vestiges d’ingéniosité en irrigation parsèment les anciennes rizières.
Quand on dit que « l’Inde, ça vous transforme », il y a du vrai surtout à Rishikesh !
Une dynamique forte, qui nous aura aidé à nous ouvrir l’esprit, nous poussant à être moins dans le jugement à l’égard des autres en les acceptant, même dans leur expression la plus exacerbée du look hippie massala. Delphine s’est carrément achetée son sarouel Népalais (qu’elle aura pu garder jusqu’à la Nouvelle Zélande) !
Il était encore temps de partager des moments artistiques avec Lukesh, tatoueur en herbe tout juste installant son échoppe dans le quartier touristique, puis d’aller où le vent nous a finalement mené.