Le sablé est une gourmandise appréciée également en Inde, Découvrez surtout un procédé incroyable pour une cuisson au feu de bois !
Pas de laboratoire ni de cuisine pour Raj. Son lieu de travail est son étal monté sur châssis à roues de bicyclettes, dans le quartier piéton de Laxhman Juhla.
Il propose des sablés à 100 Roupies la boîte de 24 (presque 1,40€), ce qui représente le tarif d’un produit haut de gamme en Inde, pour cause, ils sont vendus chauds, tout juste défournés sous vos yeux !
Sa pâte est une farine blanche avec du beurre, du sucre et un peu de beurre clarifié pour le goût et un peu d’eau (à peine). Il fait son pétrissage manuellement 4 Kg à la fois et rajoute de la cardamome.
Raj en fait des boules toutes similaires en taille, qu’il aplatît de manière calibrée dans le creux de ses deux mains.
Il dispose les petits disques de pâte sur une plaque inox enfournée dans cet appareil artisanal, qui n’est ni plus ni moins qu’un four à bois !
Vous comprenez maintenant pourquoi il fallait parler de ces petits gâteau. Davantage que les seuls sablés, c’est le four qui est ingénieux :
Le résultat est tout à fait convaincant ! Un délice :
Dans ce mini-four en fer blanc, la cuisson s’effectue dans le tiroir du haut alors que le maintien au chaud peut se faire dans celui du bas.
Raj, apprenant que je suis boulanger voulait absolument une nouvelle recette de cookies de ma part. On avait du mal à communiquer alors j’ai finalement opté pour du citron de l’étal d’à côté, dont le zeste permit de créer une nouvelle gamme : le lemon cookie. Raj fut très impressionné et content de pouvoir se démarquer de la concurrence. Je ne sais pas s’il en vend désormais. Je serais curieux d’avoir l’info si quelqu’un y est allé depuis mars 2015.
On n’avait pas encore parlé du Tchaï, cette boisson chaude qu’on trouve partout en Inde entre 5 et 25Rs/verre selon les endroits.
L’éthymologie de Tchaï (ou Chai) remonterait au persan چای (chay), ayant déjà comme origine 茶 (chá) en mandarin, ce qui a donné Cha ou Chai dans divers pays d’Asie. En Europe on dit souvent un « Thé Tchaï », ce qui se trouve être un pléonasme ou un abus de langage.
Néanmoins, le Tchaï est quand même une manière à part d’appréhender le thé.
Tout part d’un thé noir classique comme celui dont on avait vu la fabrication à Ceylan.
C’est donc ce thé bouilli dans du lait qui fait la base de la préparation. Dans certaines contrées comme à Utakamund, j’avais déjà goûté un Tchaï préparé avec du lait de chèvre, cuit à feu doux toute la journée, lors de mon premier voyage en Inde.
Diverses saveurs telles que la cardamome, le gingembre et même la cannelle viennent parfois enjailler (mot emprunté à l’ivoirien, dont vous comprendrez aisément le sens) le breuvage. Finalement, il n’y a pas vraiment de recette fixe.
Mais selon nous, les meilleurs Tchaï sont ceux avec l’ingrédient secret : une touche de poivre ou même de paprika.
Servi très chaud, on se demande alors si c’est la chaleur de la boisson, la force du gingembre ou le soupçon de poivre qui pique agréablement avec légèreté la gorge.
Ici aussi, le principe de cuisson et maintien au chaud se résume en un atelier portatif.
La théière est posée sur un foyer de charbon que le chai walla (vendeur de Tchaï) transporte d’échoppe en échoppe afin de vendre son thé aux marchands, qui l’offrent à leur clients pour l’accueillir (ou assouplir une négociation).
Le thé est filtré au moment du service.
Ce métier semble simple mais est indispensable dans la culture Indienne.
Dégustation du Tchaï avec les butter cookies