Quatrième producteur mondial, le Sri Lanka a fait sa place depuis un demi siècle grâce à la qualité et la finesse de ses thés, dont la culture a été introduite par les colons Britanniques.
Bien que le Sri Lanka ne réponde plus au "patronyme" de Ceylan, son thé bénéficie toujours de l’appellation.
De la fenêtre du bus qui nous emmène de Kandy à Nuwara Eliya, on ne peut qu’admirer la beauté des paysages (Sauf que nous concernant, il pleuvait !).
Alors que la route sillonne de cols en cols on distingue tout de même des ravins et des cours d’eau qui se succèdent, puis une fois dans la province de Nuwara Eliya ce sont des champs de thé à perte de vue !
La visite d’une des unités de production majeure, Mackwood-Labookellie, nous a rappelé une première visite effectuée au début de notre tour du monde, à l’Ile Maurice à l’usine de Bois Chéri.
L’usine cingalaise étant à l’arrêt entre deux récoltes, nous n’avons vu que des locaux inanimés. Justement, c’est l’occasion pour nos archives mauriciennes de servir dans ce post !
La plante de thé à l’origine de la fameuse boisson est toujours la même : répondant sous le nom scientifique de Camellia Senesis, dont il n’existe que trois variantes cultivées à travers le monde.
Plusieurs récoltes sont possibles, jusqu’à 4 par an. Opération délicate, la récolte se fait à la main, principalement par des femmes, à un moment précis où l’arbre s’apprête à bourgeonner.
La richesse des composants du thé dépendent de la qualité des feuilles récoltées, qui doivent être soigneusement sélectionnées. Les feuilles les plus tendres sont celles qui serviront à faire le thé blanc.
Les feuilles sont acheminées à l’unité de production pour être transformées.
Le flétrissage consiste à entreposer la feuille en milieu sec ou dans un courant d’air soufflé pour lui faire perdre son eau, ce qui la ramollit et la rend malléable afin de pouvoir éventuellement l’enrouler pour lui donner sa forme finale.
Cela prend entre 14h (soufflerie) et 36 heures, dépendant du taux d’humidité de l’air.
Le site de Mackwood-Labookellie permet de traiter le flétrissage de 1000 à 2000 tonnes en une fois.
Le roulage est l’étape qui va donner à la feuille sa forme finale (en boule ou bien en aiguille selon la machine).
Le roulage s’effectue à l’aide de vapeur chaude qui va permettre de libérer les essences végétales, qui seront nécessaires à l’étape suivante : la fermentation.
En vérité il s’agit davantage d’une étape d’oxydation plutôt que de fermentation, même si le terme est admis. A l’inverse du flétrissage, l’oxydation s’obtient en laissant reposer la feuille dans une atmosphère la plus humide possible.
Cette étape va noircir le thé en l’appauvrissant de l’oxygène contenu. Cela aura pour effet de concentrer les essences et les agents de saveur naturellement présents dans la feuille.
Le séchage est assez rapide (20/30 minutes), il permet de stopper le processus d’oxydation du thé et d’assurer sa conservation à venir.
A Mackwood-Labookellie il est encore réalisé dans des fours doux chauffés au feu de bois permettant de traiter 2 tonnes par jour.
Des tamis permettent de séparer les différentes tailles des thés pour les empaqueter. La taille est aussi un critère de qualité.
La majorité de la production cingalaise estimée à 300 000 tonnes par an, part en vrac pour les compagnies les plus connues à travers le monde.
La production mauricienne se destine quant à elle essentiellement à une distribution locale, répondant à une consommation de 1kg de thé par an par habitant.
Le thé blanc ou le thé vert est issu de la même plante et se différencie par le procédé de fabrication. Ce sont les mêmes feuilles, qui une fois cueillies et séchées, ne subissent ni flétrissage, ni roulage, ni oxydation volontaires.
La visite de ces sites, dans les deux cas, ne peut se passer d’une dégustation ! Mais à Mackwood-Labookellie il y a parfois ce petit plus qui fait le charme du tea time : une météo à l’Anglaise !
En cas de passage à l’Ile Maurice, pour visiter les sites de production, suivez les indications :