Avant de quitter l’Inde pour le Népal, nous avions eu le chance de nous connecter un peu aux croyances hindoues, en passant par la cité millénaire sacrée de Krishna et les trésors qu’elle recèle. Rétrospective : mars 2015.
Ce fut l’occasion pour nous de passer la nuit en plein air, sur le toit d’un tout petit ashram !
Le sanskrit est la langue vivante la plus ancienne au monde considérée en linguistique comparée comme un héritage conséquent dans les langues européennes actuelles.
Ce qui fait des Védas les textes sacrés les plus anciens au monde avec des écrits datant de 5000 ans et avec une tradition orale plus ancienne de quelques millénaires.
Grâce à Luis oui rappelez-vous, notre ami rencontré à Rishikesh, nous sommes rentrés en contact avec Corinne à Radha Kund.
Il y a une trentaine d’ années, Corinne a aspiré, tout comme lui, à une vie plus simple et a embrassé une voie spirituelle à travers la bhakti, terme qui signifie service d’amour ou de dévotion. Dans ce cas, c’est la dévotion à l’égard de Krishna dont on parle. Celle-ci se nomme Vaisnavisme, courant hindou qui considère Krishna comme Dieu originel, qui se manifeste dans les écrits sous les autres formes connues comme Vishnou et Rama.
Pour développer la bhakti, qui selon les maîtres est inhérente à chacun, Corinne a reçu l’initiation et un nom spirituel : Krishna Bhakti Devi Dasi, tout comme notre copain de Rishikesh, Luis, qui (on l’apprenait alors) porte aussi le nom de Labanga Sakha Das.
Elle continue à recevoir les enseignements d’un maître, réputé érudit en la matière d’écritures originelles védiques en langage sanskrit, mais dont on s’accorde à dire également qu’il les a réalisées, en vivant au quotidien leur enseignement.
Les rituels sont souvent sous forme des prières chantées dans un rythme crescendo finissant avec des offrandes colorées et un repas végétarien.
Il existe différentes écoles de pensées interprétant les Védas. Celle dont nous parlons ici viendrait de Sri Krishna Caitanya, un avatar de Krishna apparu au Bengale au 16ème siècle.
On parle donc de croyance monothéiste avec Krishna comme suprême.
Outre la partie spirituelle, les Védas renferment une grande quantité de savoirs philosophiques et pratiques.
De nombreuses années sont nécessaires, avec un maître authentique comme guide pour accéder à cette réalisation spirituelle de l’âme.
Selon la croyance du Vaisnavisme, Krishna s’est manifesté sous la forme d’un autre avatar (l’avatar Vyasadeva) afin de compiler la sagesse Védique dont l’essence se trouve dans le Srimad Bhagavatam (En.PDF free download link) .
Il les a dictés à la divinité à tête d’éléphant Ganesh, et c’est ainsi qu’ils ont pu être transmis sous forme d’écrits, à l’Homme.
Le savoir de la Bhakti fut initiée par une lignée de maîtres qui remonterait à Krishna lui-même.
Srila Prabhupad (1896-1977) fut l’un des ces grands maîtres, connus pour avoir rendu accessibles au monde moderne les textes grâce à ses traductions en anglais. Traductions auxquelles il a consacré sa vie, créant le mouvement international pour la conscience de Krishna : Iskcon. Pour nous c’est aussi l’endroit partout dans le monde où manger végane ou végétarien...
... une nourriture préparée en conscience et avec amour, connue pour être sacrée « le prasadam » !
Le maître spirituel de Krishna Bhakti (Corinne) fut Swami Bhaktivedanta Narayan (1921-2010) qui, à la suite de Srila Prabhupada, a dispensé ces enseignements dans d’innombrables pays, accomplissant l’équivalent de 33 tours du monde !! Bien loin derrière il y a le projet TATUP !
Corinne continue à parfaire son cheminement vers la réalisation spirituelle en suivant l’un de ses disciples et représentants, Prem Prayojan Das.
Radha est la compagne bien-aimée de Krishna. Si lui fascine l’univers entier, elle le fascine lui, par les qualités merveilleuses dont elle se pare.
Peinture de Syamarani Dasi
Lui est le réservoir de toutes les puissances ou énergies. Elle personnifie son énergie de félicité, de bonheur et d’amour au sens le plus complet.
Krishna est entouré de nombreuses Gopis (jeunes femmes, gardiennes des vaches, qui lui sont dévouées, et qui sont des émanations de Radha elle-même).
Pour augmenter la douceur transcendantale des divertissements ou activités de Krishna, d’apparence humaine.
Peinture de Syamarani Dasi
Elles participent à rendre Radha comme empreinte d’une sorte de jalousie divine, sous des nuances relatives au suprême, qui ne pourraient aucunement être comparables aux simples sentiments binaires et matériels humains.
Radha Kund (autrement dit l’étang de Radha) est aussi cher à Krishna que Radha elle-même. L’eau de ce lac est l’amour liquéfié de Radha et Krishna.
Selon les textes anciens, Radha Kund est le lieu le plus sacré de tout l’univers. Le village de Radha Kund resterait en dehors de toute notion de temps.
Selon les écrits, Krishna apparaît à plusieurs moments et sous diverses formes...
...comme dans sa Bhagavad Gita (livre sacré pour toute l’Inde), où il annonce qu’il apparait d’âge en âge.
Krishna arrive d’abord comme le fils chéri de Yasoda et Nanda Maharaja, un couple de bouviers du village de Gokula sur les berges de la rivière Yamuna.
Il joue le rôle d’un enfant turbulent, coquin mais doué d’une puissance extraordinaire que les villageois associent à une grâce spéciale toute puissante. A l’age de 7 ans il va accomplir le miracle de Govardhan, une montagne qu’il soulèvera pour protéger les habitants de Vrindavan, face à la pluie torrentielle venant de la colère du roi des planètes édéniques, Indra, après que les habitants aient négligé de préférant adorer la colline plutôt que de reconnaître sa grandeur.
En effet, Indra étant responsable divin de la pluie, il recevait jusque-là les offrandes des bouviers et des agriculteurs.
Krishna voulait prouver la richesse de la colline non différente de lui-même, tout en donnant à Indra une leçon d’humilité, restituant par là-même le sentiment de gratitude des habitants envers Indra.
La colline de Govardhan à Vrindavan est considérée comme un endroit particulièrement sacré. On dit que cette colline peut satisfaire tous les désirs. Des pèlerins en font le tour à pied (23 km) afin de se purifier et d’en obtenir les faveurs spirituelles. Les plus fervents se prosternent à chaque pas, ce qui peut ralentir considérablement la progression, mais qui témoigne d’une forte tempérance et capacité de renoncement.
Vrindavan, la cité de Krishna est avec ses 63 000 habitants hautement spirituelle, lieu présumé de toutes les énergies sacrées.
Ici on se salue exclusivement d’un « Hare Krishna » (Gloire à Krishna), pour dire « bonjour » ou « au revoir » au lieu du traditionnel « Namasté » qu’on échange traditionnellement dans le reste de l’Inde.
Pour remercier, on dira « Radhe Radhe » en hommage à Radha. Ces noms divins raisonnent comme des mantras bienfaisants, qui auraient pour vertu d’apaiser et transformer tout être par leur énergie bienfaisante, ouvrant la conscience aux valeurs de l’âme divine.
C’est aux abords de la Yamuna, ce fleuve sacré témoin de toutes les tribulations de la vie terrestre de Krishna, que nous finirons notre visite en compagnie de Krishna Bhakti Devi (Corinne), avec la rencontre très enrichissante de son guide Prem Prayojan Das : une personne rayonnante de paix et sans préjugés.